Même dans le monde des entreprises, il peut parfois y avoir des fantômes. Attention à ces monstres !

Ce n’est pas seulement dans les ruelles sombres ou les vieux châteaux que ça hante — dans le monde des entreprises belges, des esprits apparaissent de plus en plus souvent. Pas de vrais fantômes, mais des entreprises fantômes : des sociétés vides sans activité, qui accumulent pourtant dettes sur dettes et inondent les tribunaux de l’entreprise.

Les tribunaux de commerce d’Anvers et du Limbourg tirent la sonnette d’alarme. Ensemble, ils recensent déjà plus de 25 000 entreprises présumées fantômes. Il s’agit de salons de coiffure sans clients, de boutiques en ligne sans produits ou d’immeubles où des dizaines d’entreprises seraient officiellement établies… mais qui sont en réalité vides.

Le président du tribunal, Tijs Laurens, qualifie la situation de problématique urgente : « L’eau arrive au bord de la digue. » Dans un hangar à Wilrijk, par exemple, plus de 300 sociétés ont une adresse postale, sans qu’aucune boîte aux lettres réelle ne soit visible.

Les entreprises fantômes sapent l’économie

Les entreprises fantômes, le premier monstre de notre liste, ont récemment fait les gros titres. Elles sont souvent difficiles à localiser et inaccessibles car établies à une adresse fictive. Ces sociétés sont souvent créées pour contourner la législation et dissimuler des activités illégales.

Derrière beaucoup de ces sociétés vides se cachent des montages frauduleux ou des groupes de criminalité organisée. Ils utilisent ces structures pour cacher des dettes, blanchir de l’argent ou escroquer des fournisseurs.

La Chambre des Entreprises en Difficulté tente d’y mettre de l’ordre. Elle traite chaque année 6 800 dossiers, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Cette augmentation a deux causes : la croissance de la criminalité organisée et l’assouplissement des règles pour créer une société.

Vous vous demandez sûrement comment détecter ces entités invisibles. Plusieurs indicateurs peuvent signaler une entreprise fantôme :

  • Vérifier si l’entreprise dépose ses comptes annuels à temps à la Banque Nationale. Le non-dépôt ou le dépôt répétitif des mêmes comptes peut indiquer une inactivité.
  • L’absence d’adresse e-mail active, de numéro de téléphone ou de site web est un signal moins évident mais révélateur.
  • Le comportement de paiement et la réception des factures : si l’entreprise ne reçoit pas de factures, elle est probablement inactive.
  • Le personnel : si l’entreprise a peu ou pas de collaborateurs, cela peut aussi indiquer une inactivité et un statut d’entreprise fantôme.

Les entreprises fantômes ne sont pas les seules à hanter l’économie

Les entreprises zombies constituent un autre danger latent. Ce sont des sociétés existant depuis au moins dix ans mais incapables de couvrir leurs coûts opérationnels pendant trois années consécutives.

Les Walking Dead des entreprises

Les entreprises zombies survivent uniquement grâce à des refinancements ou un soutien externe, mais contribuent peu à l’innovation ou à la productivité. Leur présence perturbe le marché, car les entreprises saines supportent le poids des entreprises faibles. Le problème majeur est que ces entreprises bloquent du capital et des ressources, freinant ainsi la croissance économique.

Aujourd’hui, on recense plus de 40 000 entreprises zombies en Belgique. De plus, 65 000 sociétés présentent un fonds propre négatif, ce qui signifie qu’elles n’ont plus aucune valeur comptable.

En plus des entreprises zombies, il existe une économie zombie, où la croissance économique est en réalité financée par la dette.

Salutations entrepreneuriales d’Halloween

Maintenant que vous connaissez ces monstres, vous savez mieux quels signaux surveiller pour éviter les risques cachés. Trends Business Information vous aide à détecter ces signaux à temps — pour que vous puissiez entreprendre en toute confiance, même quand ça “hante” dans le monde des entreprises.