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Faillites: les secteurs de l’horeca et de la construction battent tous les records

Avec la clôture du premier trimestre 2024, on peut dresser un premier bilan sur la santé économique de nos entreprises. – Pascal Flisch

 

On constate d’abord que le nombre de faillites est en augmentation significative. Les 3.162 entreprises défaillantes de ce premier trimestre représentent un forte augmentation par rapport à la même période de 2023 et par rapport à 2019 et 2020, juste avant la pandémie et ses moratoires.

 

Seule la Région Bruxelloise n’est toujours pas revenue aux nombres d’avant crise, ce qui reste anormal.

L’horeca et la construction générale sont les secteurs les plus touchés:

Aux cafés près, qui ont déjà payé un lourd tribu les années précédentes, ces secteurs battent tous leurs records historiques.

Les changements de comportement des consommateurs, le pouvoir d’achat sous pression, l’inflation, les hauts taux d’intérêts et les tensions sur le marché du travail les affaiblissent fortement.

On notera aussi que presque la moitié des jugements de mars est prononcée sur assignation, ce qui est un retour à la proportion normale.

A côté de ça, on déplore aussi 1.747 dissolutions judiciaires, soit une centaine de plus que l’année précédente à la même période.

Au rayon de bonnes nouvelles, notons que le nombre total d’arrêts d’activités est en baisse importante dans les 3 régions. Le total du pays est de 24.844, soit une baisse de plus de 17% par rapport au premier trimestre 2023.

De plus, les créations de nouvelles entreprises sont toujours vigoureuses. A quelques unités près, elles se maintiennent à 34.837, au mêmes niveaux que 2023 (34.859) et 2022 (34.925). On devrait d’ailleurs encore améliorer ce nombre de quelques dizaines, vu qu’il faut certainement 3 mois pour stabiliser les starters.

La croissance du tissu économique reste un point positif dans toutes les régions. Le redressement de Bruxelles est d’ailleurs spectaculaire par rapport à 2023. Mais les nouvelles implantations d’entreprises internationales restent très inférieures à celles des années précédentes, le catastrophique 1er trimestre 2023 exclu.

Conclusion

Cette belle vigueur nous permet de relativiser un peu l’importance du nombre des défaillances de ce premier trimestre. Si on peut espérer une meilleure conjoncture dans la construction, quand les taux vont vraiment commencer à baisser, on peut franchement rester pessimiste pour l’horeca, qui fait face à des problèmes structurels sans solution à court terme.