24 Juin La confidentialité en ligne empêche-t-elle les Belges de dormir ?
BRUXELLES, 24 juin 2022. Près de quatre Belges sur dix semblent peu préoccupés par la protection de leur vie privée en ligne ou par l’utilisation de leurs données personnelles sur Internet. De plus en plus de compatriotes n’ont également aucun problème à ce que leurs données soient échangées par des entreprises, pour autant qu’ils en tirent eux-mêmes un avantage. – BAM, Belgian Association of Marketing
Voilà ce qui ressort d’une enquête à grande échelle sur la protection de la vie privée menée par la Global Data & Marketing Alliance en collaboration avec BAM pour la Belgique et grâce au soutien de Trends Business Information et The Data Agency. Dans le cadre de cette enquête, plus de 20 000 consommateurs ont été interrogés dans 16 pays, dont la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, mais aussi les États-Unis, la Chine et l’Inde. « Cette étude a été réalisée pour la première fois en 2017, mais notre pays n’était alors pas inclus, explique Burt Riské, de Trends Business Information. Pour cette édition, un peu plus d’un millier de Belges d’origines et d’âges divers ont été interrogés. Au total, près de 200 questions leur ont été posées, notamment sur leur opinion concernant la protection des données, les achats en ligne, les appareils qu’ils utilisent pour surfer, etc. »
Différents profils
Dans les conclusions de l’enquête, les chercheurs identifient trois profils distincts concernant le traitement des données : les data pragmatists, les data unconcerned et les data fundamentalists. « En Belgique, on trouve 42 % de data pragmatists, explique Peter Trap de The Data Agency. Il s’agit de personnes qui sont très préoccupées par la confidentialité en ligne, mais qui sont toutefois prêtes à faire des compromis, au cas par cas, si le service qu’elles reçoivent s’améliore en échange de leurs données. Les data fundamentalists ne font aucune concession en la matière : ils ne divulguent aucune information, même pas en échange d’un meilleur service ou produit. En Belgique, il s’agit de 21 % des personnes interrogées. Enfin, les data unconcerned se situent à l’autre extrême : ils ne se font aucun souci concernant leurs données et la protection de leur vie privée. C’est le cas d’un quart de la population. »
Tous pays confondus, c’est ce dernier groupe qui augmente le plus rapidement, et il en va probablement de même chez nous. Bien sûr, pas mal de gens restent préoccupés quant au respect de leur vie privée et de l’usage que l’on fait de leurs données, mais ce groupe se réduit de plus en plus. « Beaucoup de choses ont déjà été dites et écrites sur les données et la confidentialité, mais ces affirmations sont très souvent basées sur l’intuition et des hypothèses, note Peter Trap. Cette étude, elle, procure des chiffres concrets. Nous constatons à l’échelle mondiale une transition des data fundamentalists vers les data unconcerned. Les préoccupations relatives à la vie privée n’ont certainement pas disparu, mais elles touchent de moins en moins de gens. »
Tenir parole
Les inquiétudes s’estompent peut-être, mais cela ne signifie pas que les entreprises peuvent faire n’importe quoi, prévient Burt Riské. « Agir en toute transparence, tenir parole, instaurer un climat de confiance et, surtout, ne pas trahir cette confiance, tout cela reste très important aux yeux des consommateurs. Ils ne partageront leurs données que s’ils se sentent à l’aise avec la façon dont les entreprises traitent celles-ci. D’autant que ces consommateurs sont de plus en plus conscients de l’importance et de la valeur de leurs données. Ils l’exploitent comme un atout en s’efforçant de le monnayer, sous forme de remises ou d’autres avantages. »
C’est particulièrement le cas des jeunes. Parmi les Belges âgés de 18 à 24 ans, 38 % sont prêts à partager leurs données s’ils reçoivent quelque chose en retour. Chez les plus de 65 ans, ce taux n’est que de 23 %. « Aux Pays-Bas, la différence est encore beaucoup plus marquée, indique Riské. Pas moins de 64 % des jeunes néerlandais souhaitent échanger leurs données contre des avantages. Chez les personnes âgées, seulement 19 % sont de cet avis. »
Alors que la plupart des résultats de l’enquête pour la Belgique sont assez conformes à ceux de nos pays voisins, on constate en revanche une nette différence avec les pays asiatiques comme la Chine et l’Inde. « Le pourcentage de personnes qui sont prêtes à céder leurs données en échange d’avantages est d’environ 90 % là-bas, indique Peter Trap. L’économie en ligne de ces pays s’est développée en un temps beaucoup plus court que le nôtre et a également brûlé quelques étapes. De nombreux services n’y sont disponibles qu’en ligne, par exemple, et le temps a souvent manqué pour une sensibilisation progressive à la confidentialité numérique. »
Critères objectifs
Enfin, que doivent retenir les marketers et les entreprises de cette étude ? « Elle pourra les aider à objectiver les émotions autour de la protection de la vie privée et des données sur Internet, répond Peter Trap. Bien sûr, la sensibilisation autour des données est importante et il doit y avoir des initiatives comme le RGPD. Mais les consommateurs sont suffisamment intelligents pour se rendre compte eux-mêmes de ce qu’il advient de leurs données et même de la façon d’en tirer parti. Pour les marketers, il est particulièrement important de savoir que s’ils demandent des données, ils doivent le faire en toute transparence et en toute confiance. La confiance est difficile à gagner, mais se reperd très vite. »
« Les entreprises qui s’organisent selon le Meaningful Marketing Framework du BAM sont en tout cas sur la bonne voie, souligne Burt Riské. En effet, ce cadre pose des bases solides pour régler cette question correctement. »
À propos de BAM
La Belgian Association of Marketing (BAM) est la principale association marketing de Belgique. Elle a pour mission de créer de la valeur et de tisser des relations durables en communiquant son enthousiasme pour le meaningful marketing à tous ceux qui croisent son chemin. Ses thèmes de prédilection sont la durabilité, l’inclusion et la diversité, la technologie, le respect de la vie privée et l’éthique.
C’est en approfondissant ces sujets que BAM est capable de donner du sens au marketing et d’aider les professionnels du métier à placer le marketing au cœur de leurs entreprises.
Pour mener à bien cette mission, BAM se veut une communauté ouverte et désireuse d’engager des partenariats. Le réseau de BAM entend être synonyme d’inspiration, d’expertise et de synergies pour tous les marketers.
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